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Cartographie de gestion
patrimoniale des routes

Voirie, enjeu de (ré)élection

Entre vitrine politique et continuité du service public.

L’état de la voirie est l’un des premiers signes visibles de l’action d’une municipalité. Chaque jour, les personnes habitant la commune prennent la route pour se déplacer, travailler, ou accéder aux services essentiels. Une chaussée bien entretenue renvoie une image de dynamisme et de bonne gestion, tandis qu’une infrastructure dégradée peut susciter des critiques et donner l’impression d’un manque d’entretien. Cette perception explique pourquoi la voirie est souvent mise en avant dans les bilans de mandat.

En France comme dans de nombreux pays, les infrastructures routières traversent une forme de « crise patrimoniale » qui fait apparaître l’importance de politiques publiques consacrées à l’entretien des routes existantes avant d’en créer de nouvelles. Depuis quelques années, des travaux de sciences sociales ont identifié diverses formes de cette crise et les questions qu’elle fait émerger : en particulier, comment connaître, formaliser et valoriser les activités de maintenance, et comment les articuler avec la continuité des services ? (1).

Pour autant, ce ressenti se heurte à la réalité technique et temporelle des dégradations routières. Le cycle de vie des infrastructures s’inscrit dans un temps long qui ne coïncide pas toujours avec le rythme court des mandats électoraux. Le risque est alors de privilégier des interventions de surface, immédiates, au détriment d’un entretien de fond, moins visible mais crucial pour l’avenir.

Ce constat invite à une réflexion plus large : comment répondre aux attentes des habitants tout en assurant une gestion durable des infrastructures routières ?

Une enquête récente a cherché à estimer l’importance de ces préoccupations aux yeux de la population française. Ses résultats laissent penser que la dégradation de la voirie est un sujet d’inquiétude marqué, qu’elle fait l’objet d’une attente forte vis-à-vis des équipes municipales, mais également que la population se sentirait globalement mal informée de l’état et de l’entretien des réseaux.

Pourcentage constats danger voirie

Plus d’un français sur deux (56 %) déclare avoir constaté des dégradations ou des dangers sur la voirie de sa commune au cours des douze derniers mois ; la voirie communale arrive en tête des priorités d’investissement attendues des communes.

61% des répondant.es se déclarent mal informé.es sur l’état et l’entretien des réseaux d’eau, d’électricité et de voirie (2).

 

 

La voirie, marqueur visible de l’action publique locale

L’entretien des routes est un investissement municipal dont les effets sont immédiatement visibles par les habitants et usagers des réseaux routiers. Il répond à une attente forte : circuler sur des routes sûres et confortables.

Certaines collectivités peuvent alors être tentées d’intensifier les travaux en fin de mandat, à l’approche des échéances électorales.

Schémas évolution des dépenses de voirie

Évolution des dépenses de voirie d’un échantillon de 44 blocs communaux étudié dans le cadre du bulletin d’information statistique n°192 de la DGCL. Dans ce bulletin, la DGCL ne fait pas directement référence à la crise sanitaire pour expliquer la baisse des dépenses en 2020, mais laisse plutôt entendre que le cycle électoral aurait joué un rôle prépondérant dans le pic de 2019 (3).

Quand la logique électorale fragilise la stratégie d’entretien

La voirie est un sujet récurrent en période électorale, mais sa gestion s’inscrit dans le temps long. L’entretien vertueux d’un réseau se planifie généralement sur 10 à 20 ans, tandis que les élus raisonnent à l’échelle d’un mandat de 6 ans.

Ce décalage crée un dilemme : comment concilier la prise en compte des dégradations lentes des infrastructures et la nécessité de donner à court terme des preuves visibles des actions engagées ?

L’approche de long terme privilégiée par les équipes techniques s’explique par la nécessité de réduire la « dette grise », c’est-à-dire le retard accumulé dans l’entretien des chaussées.

Plus on reporte les interventions préventives, plus les dégradations s’aggravent, rendant les réparations ultérieures beaucoup plus coûteuses et complexes.  Lorsque les travaux sont concentrés en fin de mandat, les voiries qui auraient eu besoin d’entretien préventif dès les premières années sont négligées, se dégradent et feront finalement l’objet de rénovations plus coûteuses.

S’installe alors un cercle vicieux : le budget est consommé en très large partie par ces réparations lourdes, grevant ainsi les ressources nécessaires à l’entretien préventif du reste du réseau routier.

À terme, la commune risque ainsi de perdre en efficacité budgétaire et en qualité technique. Ce décalage illustre la difficulté à aligner deux temporalités : celle du cycle électoral et celle de la maintenance des routes.

Des logiques budgétaires difficiles à connaître précisément

Les élections influencent-elles vraiment les choix d’investissement des communes ? Les périodes pré-électorales modifient-elles la priorité donnée aux travaux publics ?

Ces interrogations sont au cœur des débats sur la gestion locale. Des analyses apportent des éléments de réponse, mais elles révèlent aussi des zones d’ombre, notamment pour la voirie.

Existe-t-il réellement un lien entre les élections et l’entretien de la voirie ?

Oui, des analyses ont montré un lien entre le cycle électoral et le rythme de l’investissement public (notamment un dossier publié en 2019 par l’INSEE (4)) et plus particulièrement sur l’activité des entreprises de travaux publics (5).

Il demeure cependant difficile de savoir précisément dans quelle mesure les logiques de gestion patrimoniale de la voirie en sont affectées.

En particulier, plus de 500 000 km de voirie (environ 45% du linéaire total) appartiennent à des communes de moins de 3500 habitants (plus de 31000 collectivités, soit plus de 90% des communes). Or ces petites communes ne sont pas tenues de ventiler leurs dépenses par fonction : l’analyse de leurs comptes ne permet donc pas de totaliser les dépenses qu’elles affectent spécifiquement à la voirie.

Au-delà de cette limite comptable, d’autres facteurs compliquent l’appréhension globale de l’effort financier consacré aux routes. Les petites communes sont généralement moins dotées en services techniques, transfèrent parfois la compétence voirie à l’intercommunalité mais selon des modalités diverses, et les enquêtes nationales peinent à recueillir leurs retours d’expérience (6).

Pour une part importante du réseau routier, le poids relatif des logiques électorales et techniciennes dans les choix de gestion patrimoniale est donc méconnu. Dans ces conditions, les politiques locales peuvent se donner pour ambition de rendre les arbitrages entre ces critères plus transparents, y compris d’un mandat à l’autre, à condition de disposer d’outils de pilotage adéquats (diagnostic, planification, suivi…).

Comment dépasser ces difficultés ?

Pour sortir d’une logique ponctuelle et instaurer une gestion durable, il faut des outils à même de créer une continuité entre les mandats. C’est précisément ce que propose Logiroad.

Ses solutions permettent de diagnostiquer l’état des voiries, de simuler différents scénarios budgétaires personnalisés et de planifier les interventions sur plusieurs années grâce à la stratégie retenue. Ces données objectives aident les élus à justifier leurs choix auprès des habitants et des équipes techniques.

Logiroad facilite également la concertation entre élus et techniciens, grâce à des tableaux de bord partagés et des rapports clairs. Cette transparence est essentielle pour instaurer une gouvernance collaborative et éviter les ruptures entre deux équipes municipales. En intégrant ces solutions de pilotage dès le début du mandat, les communes peuvent anticiper les besoins, optimiser les budgets et démontrer une gestion responsable du réseau routier, même en période électorale.

Vers une gouvernance partagée et durable des routes

La voirie joue un rôle important dans l’adhésion à un projet de territoire, car elle agit comme un marqueur visible de l’action publique. Elle ne saurait cependant être réduite à un argument électoral. Elle est un service public essentiel, qui mérite une gouvernance partagée. Impliquer tous les acteurs (élus, techniciens, partenaires) autour d’une même table est la clé pour concilier efficacité politique et responsabilité territoriale.

En adoptant une approche collaborative et des outils adaptés, les communes peuvent transformer la voirie en projet collectif, garantissant à la fois la satisfaction des habitants et la pérennité des infrastructures routières.

La voirie est un enjeu électoral, mais elle doit surtout être pensée comme un investissement durable. Les outils d’aide à la gestion patrimoniale de long terme constituent des solutions pour consolider une relation de confiance entre les équipes municipales, les services techniques et les populations, autour de la transparence des données et des méthodes d’évaluation budgétaire.

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